top of page

"La fête nue de Dominique Ehrhard" - article journal l'Alsace

Dominique Ehrhard est présent à la galerie de l'A.M.C. Mieux, il la peuple, la nourrit de jungle et de tribus, ameute ici des symboles, des foules et des hommes nus venus, eux, de la savane et du rythme ancestral.
C'est coloré et foisonnant et il est nécessaire avant d'examiner chaque œuvre de s'arrêter un instant, de s'orienter et puis de procéder à un long décryptage. Parce que voilà venu le temps de la civilisation tribale, des corps libres dans les hautes herbes et d'une Afrique qui n'est peut-être plus que celle d'hier ou de l'an I d'un autre temps.
Usant d'une palette gaie et vive ou le bleu, le rouge, le jaune et le violet en tonalité d'arlequinades vêtent la puissante nudité des corps, Dominique Ehrhard n'est pas fixée dans l'emploi d'un seul matériau et manie avec aisance - et parfois avec humour- l'encre et le papier déchiré, le papier découpé, l'acrylique sur bois, la toile bien sûr, mais aussi le carton et la tôle. Il invente des totems nains des stèles votives, juxtapose des lames de verre peintes, abandonne ici et là la statuaire vivante des hommes de la tribu Mikado et fait éclater le papier d'inflorescences et de grappes végétales. Il lie de la sorte la nudité des poses plastiques à l'incandescence des forêts et des herbes volubiles. Sans parler des carnets de dessins articulés et des compositions à collage qui le long de coursive sont la part ludique de cette exposition.
Ses toiles, ces dessins, ses bois, prolifique de bustes, de gens, de feuillages, d'entrelacs disent la vie cellulaire des hommes et des plantes. C'est un appel à la vie et à l'allégresse d'être. Comme un retour initial à un éden sauvage de sève, de sang et de libre végétation.

Jean Georges Samacoitz
L'Alsace - 7 octobre 1987

  • Instagram
bottom of page